Le secteur des transports est le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France, représentant plus de 31% des émissions totales. Pour respecter les engagements des États en matière de limitation du réchauffement climatique, il convient donc de limiter ces émissions. Mais changer les habitudes de mobilité des Français n’est pas une tâche aisée. La dépendance aux transports routiers, l’étalement urbain ou encore le prix de l’énergie sont des facteurs à prendre en compte.
L’Institut Montaigne a réuni un groupe de travail afin d’apporter des solutions concrètes aux problématiques de décarbonation. Pleinement engagé dans les Transitions environnementales, sociales et de gouvernance, Eurogroup consulting a intégré, au titre de rapporteur, l’équipe projet de ce groupe co-présidé par Matthias Fekl et Benjamin Fremaux. Les conclusions de leurs travaux sont publiées dans un rapport « Transport du quotidien : en route vers le sans carbone » qui développe 12 propositions concrètes pour décarboner le transport routier.
DES SOLUTIONS CONCRÈTES ET PRAGMATIQUES POUR DÉCARBONER LES TRANSPORTS
Les récentes crises sociales l’ont démontré : l’acceptabilité par les citoyens français est la condition sine qua non de la réussite des politiques de décarbonation. Des leviers technologiques et macroéconomiques peuvent être actionnés pour opérer des transformations profondes et pérennes. Mais, au-delà, la compréhension des usages individuels est un facteur de transformation qu’il faut prendre en compte en première ligne.
TRANSFORMER LA LOGISTIQUE URBAINE
Proposition n°1
Encourager les collectivités locales à se doter d’une vision harmonisée sur la logistique urbaine du dernier kilomètre à l’échelle d’un territoire afin de permettre des actions davantage optimisées pour les acteurs de la logistique urbaine.
Proposition n°3
Faire émerger un « éco-score » sur les émissions de GES à afficher au moment de l’achat en ligne pour les différents modes de livraison proposés, afin de sensibiliser et de guider le choix du consommateur.
Proposition n°2
Responsabiliser les Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) pour qu’elles développent une offre mutualisée de casiers de dépôt, en particulier dans les centres urbains.
Proposition n°4
Faciliter la mise en œuvre de solutions permettant de réduire le volume de vide transporté, à la fois sur chaque trajet et au sein de chaque paquet.
DÉVELOPPER UN MEILLEUR PARTAGE DES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES
Proposition n°5
Rééquilibrer les usages de l’espace public routier (à l’échelle départementale et nationale) et urbain (à l’échelle communale) pour les modes de transports à meilleure efficience, notamment par la mise en place de voies réservées (covoiturage, vélo, etc.).
Proposition n°6
Proposer à l’ensemble des élus et services techniques des collectivités un guide avec des aménagements cyclables harmonisés et accompagner la montée en compétences des services en charge, afin d’accélérer le développement d’aménagements de qualité et de favoriser l’utilisation du vélo.
Proposition n°7
Favoriser le report modal du véhicule individuel vers le transport collectif dans les zones périurbaines par le développement de pôles d’échanges multimodaux routiers sur voies rapides et la mise en place de voies réservées aux bus depuis ces pôles d’échange.
IMPLIQUER LES ENTREPRISES DANS LES CHANGEMENTS DE PRATIQUES DE MOBILITÉ
Proposition n°8
Permettre aux entreprises d’allouer le forfait mobilité aux salariés sous forme forfaitaire via une application unique, en obligeant les opérateurs de mobilité à accepter l’interface complète, y compris le paiement, avec des applications tierces facilitant le suivi de ces dépenses.
Proposition n°9
Encourager les acteurs de la mobilité à mettre en place des plans de mobilité inter-entreprises sur les zones d’activité à travers les « comités des partenaires ».
Proposition n°10
Accompagner le développement de solutions de covoiturage à travers le subventionnement et la promotion dans les zones dans lesquelles les transports publics sont insuffisamment développés.
ACCOMPAGNER LES AUTORITÉS ORGANISATRICES DE MOBILITÉS DANS LE PILOTAGE DES MUTATIONS DE MOBILITÉ
Proposition n°11
Encourager les Autorités Organisatrices de la Mobilité (AOM) des grandes métropoles à recourir à des expertises en ingénierie pour mettre en œuvre des initiatives à fort impact dans des domaines encore sous-exploités (partage des données, développement des mobilités douces…), en vue d’un développement de ces compétences et de généralisation d’initiatives comparables dans toutes les AOM.
FACILITER L’ADOPTION DU VÉHICULE ÉLECTRIQUE
Proposition n°12
Faciliter l’équipement en infrastructures de recharge pour véhicules électriques dans trois zones blanches prioritaires : les parkings des immeubles résidentiels collectifs, les stations-services sur autoroute et les parkings publics souterrains.
COMPOSITION DU GROUPE DE TRAVAIL
Présidents
- Matthias Fekl, associé-fondateur du cabinet d’avocats Audit-Duprey-Fekl, ancien ministre
- Benjamin Fremaux, Senior Fellow Énergie & Climat, Institut Montaigne et directeur général, Idex
Groupe de travail
- Pierre Aubouin, directeur du département Infrastructures et Mobilité, Groupe Caisse des Dépôts
- Muriel Barnéoud, directrice de l’engagement sociétal, Groupe La Poste
- Eudoxe Denis, directeur des Affaires Publiques, Plastic Omnium
- Véronique Haché, directrice du Mastère « Smart Mobility », École des Ponts Paristech et Télécom Paris
- Christophe Hug, directeur général adjoint en charge de la Maîtrise d’Ouvrage, VINCI Autoroutes
- Cécile Maisonneuve, Senior Fellow Villes, Territoires, Développement durable, Institut Montaigne
- Olivier Storch, directeur général adjoint Asie Pacifique, Amérique et nouveaux services urbains, Geopost
- Julien Touati, ExCom Member and Corporate Development Director, Meridiam
Equipe projet
- Clémence Alméras, chargée d’études énergie et développement durable, Institut Montaigne
- Guillaume Brusset, consultant, Eurogroup Consulting
- Jérôme Cointot, directeur associé, Eurogroup Consulting
- Sophie Conrad, responsable du pôle politiques publiques, Institut Montaigne
- Roland Frack, directeur financier du projet SMR Nuward, EDF
- Marin Gillot, chargé d’études, Institut Montaigne
- Thibault Guibert, associé, Eurogroup Consulting
- Camille Ha-Thuc, assistante chargée d’études, Institut Montaigne
- Élise Lannaud, assistante chargée d’études, Institut Montaigne